Des rassemblements de solidarité avec le peuple palestinien se sont tenus ces derniers jours partout dans le monde. A Londres, Madrid, New York, Santiago de Chili et autres, la population a pu dénoncer les agressions commises envers les civils palestiniens. Aussi en Suisse, des rassemblements ont été convoqués à Genève, Lausanne et Zurich.
Jeudi soir, l’armée israélienne a commencé son offensive terrestre contre Gaza. Les tanks ont ajouté leur dévastation aux bombardements aériens et aux missiles tirés depuis les navires de guerre israéliens. Tsahal bombarde Gaza du ciel, de la terre et de la mer.
Le gouvernement prétend ne frapper que des « cibles militaires ». Or la plupart des médias rapportent que 80 % des victimes sont civiles, parmi lesquelles un tiers d’enfants. Ce matin [vendredi 18 juillet], l’AFP annonce qu’un tir de tank israélien a tué un enfant de cinq mois à Rafah, au sud de Gaza. Le Docteur Basman Ashi, directeur de l’hôpital al-Wafa à Gaza, a déclaré à ABC News : « Ils détruisent l’hôpital ». Il dit avoir reçu un coup de fil de l’armée israélienne lui demandant de quitter les lieux.
Des familles palestiniennes ont reçu des coups de téléphone de l’armée israélienne, qui leur donnait cinq minutes pour quitter leur maison. Hier, ce sont des quartiers entiers qui étaient sommés d’évacuer très rapidement. Le monde entier a vu les images de ces enfants tués sur une plage par un missile israélien – et de ces familles détruites, de ces hommes, femmes et enfants dévastés par la perte d’un proche. Tout cela au nom de la « paix » !
La Tendance Marxiste Internationale est entièrement solidaire du peuple palestinien, qui subit une nouvelle agression barbare des forces armées israéliennes. Nous rejetons toutes les justifications officielles présentées par le gouvernement de Netanyahou.
Les victimes sont les Palestiniens ! Voici comment Jonathan Whittall, de Médecins Sans Frontières, décrit la situation à Gaza : « Toute une population est piégée dans une prison à ciel ouvert. Elle ne peut pas sortir. Seuls les biens les plus essentiels à sa survie peuvent y entrer. La population de la prison a élu des représentants et organisé des services sociaux. Certains prisonniers ont organisé des groupes armés, qui envoient des roquettes par-dessus les murs de la prison. Cependant, les gardiens de la prison ont les capacités, eux, de lancer des offensives de grande envergure et dévastatrices contre la prison ».
C’est une bonne description de la situation. Une puissante machine de guerre s’attaque à une population sans défense de près de 2 millions de Palestiniens, qui sont enfermés dans 500 kilomètres carrés de terre. Et à présent que l’offensive terrestre a commencé, de plus en plus de Palestiniens vont être tués.
Le cynisme de Netanyahou
Netanyahou prétend que l’objectif est de détruire les tunnels entre Gaza et Israël. Le gouvernement déclare que l’opération militaire « continuera jusqu’à la réalisation de ces objectifs : restaurer durablement le calme et la sécurité des Israéliens, tout en infligeant de profonds dégâts à l’infrastructure du Hamas et d’autres groupes terroristes dans la bande de Gaza ».
Cela veut dire une spirale guerrière tuant des milliers de Palestiniens. Comment est-ce que cela peut permettre de « restaurer le calme et la sécurité » de la population d’Israël ? Au contraire, la boucherie perpétrée par les forces israéliennes poussera une nouvelle génération de jeunes Palestiniens à se battre – par tous les moyens possibles – contre le monstre sioniste honni qui détruit leurs maisons et leurs familles.
L’hypocrisie de l’impérialisme
Dans son offensive, le gouvernement israélien peut toujours compter sur l’hypocrisie et les larmes de crocodile des impérialistes. Jen Psaki, porte-parole de la diplomatie américaine, a condamné les « tirs de roquette indiscriminés » du Hamas et affirme que les Etats-Unis soutiennent le droit d’Israël à se défendre. Elle a ajouté : « Nous appelons les deux parties à faire tout leur possible pour protéger les civils. Nous avons le cœur meurtri par le nombre de civils tués à Gaza. » L’Union Européenne « déplore la perte de vies innocentes » à Gaza, mais ajoute qu’Israël « a le droit de protéger sa population ». C’est l’hypocrisie habituelle des impérialistes chaque fois qu’Israël attaque les Palestiniens.
L’impérialisme américain apporte un énorme soutien politique et militaire au gouvernement de Netanyahou. En dépit de tout, Israël demeure l’allié le plus fiable des Américains dans la région. Quelles que soient les divergences qu’ils peuvent avoir avec Israël sur la façon de gérer l’instabilité du Moyen-Orient, les Etats-Unis et l’UE se rangeront toujours, au final, du côté d’Israël.
Crise en Israël
Israël traverse une sérieuse crise socio-économique. Comme dans tous les pays capitalistes, le gouvernement de Netanyahou a imposé des mesures d’austérité qui ont suscité une opposition et un mécontentement massifs. Pour poursuivre ses attaques contre les services publics et les droits sociaux, le gouvernement est obligé de s’appuyer toujours plus sur les éléments les plus à droite de l’échiquier politique. C’est à qui suscitera le plus de chauvinisme, en vue de détourner l’attention des travailleurs israéliens de leurs véritables problèmes. C’est une tentative d’arrêter la différenciation de classe en cours dans la société israélienne. En ce sens, la barbarie de l’offensive militaire actuelle est à la mesure des profondes contradictions sociales en Israël même.
Malgré la propagande de guerre de Netanyahou, une large partie de la population israélienne rejette complètement les partis d’extrême droite. Il y a une polarisation sous-jacente en cours en Israël. Un sondage récent révèle que le Parti Travailliste et Meretz progressent dans l’électorat. De manière générale, les sondages montrent qu’une majorité de la population israélienne est favorable au démantèlement des colonies et à la fin de l’occupation du territoire palestinien.
Diviser pour mieux régner
Le gouvernement Netanyahou cherche également à briser les discussions entre le Hamas et le Fatah – et à provoquer un effondrement du gouvernement palestinien. De fait, le Hamas et le Fatah en Cisjordanie sont confrontés à une opposition interne croissante, des manifestations de masse de Palestiniens ayant eu lieu dans la foulée du printemps arabe. Cela explique pourquoi les directions du Hamas et du Fatah cherchaient un accord sur l’administration des territoires palestiniens. Mais la classe dirigeante israélienne, elle, a besoin de deux entités palestiniennes distinctes, de façon à proclamer que les Palestiniens sont divisés et qu’il n’y a pas d’interlocuteur unique avec qui négocier.
La clique dirigeante sioniste n’a pas la moindre intention de garantir un véritable Etat au peuple palestinien. De fait, elle continue la politique de colonisation, transformant les territoires palestiniens en véritables bantoustans séparés les uns des autres par la force armée israélienne.
Quelle issue ?
Le peuple palestinien a droit à un pays. Tant que ce ne sera pas le cas, le conflit continuera. Cependant, la classe dirigeante sioniste d’Israël n’accordera jamais un véritable pays aux Palestiniens. C’est pourquoi elle doit être renversée. Et pour qu’elle soit renversée, la société israélienne doit être brisée suivant des lignes de classe.
La même classe dirigeante qui opprime les Palestiniens attaque les niveaux de vie des travailleurs israéliens. Pour répondre à ces attaques, la classe ouvrière israélienne doit se mobiliser contre sa propre classe dirigeante – et notamment s’opposer à la politique étrangère du gouvernement, pour défendre les droits des Palestiniens.
Des deux côtés, la lutte des classes est la seule voie qui puisse offrir une solution, basée sur la fin du pouvoir sioniste et l’établissement d’un Etat qui garantisse les mêmes droits aux Juifs et aux Palestiniens. Or ceci ne sera possible que dans un Etat contrôlé par les travailleurs (juifs et palestiniens), autrement dit dans un Etat socialiste sans classe dirigeante privilégiée.
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